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Si j’ai une admiration sans borne pour Robert Badinter et bon nombre de ses confrères, qui sont avant tout de grands hommes, j’ai toujours une aversion pour le métier d’avocat en lui-même.
Pas du tout parce qu’ils défendent des meurtriers ou des bandits, c’est au contraire, là, la grandeur de leur métier.
Pas non plus, parce que la seule fois où j’ai eu à faire appel à eux, le gars n’a pas déposé au greffe son appel incident et que le désistement d’appel de mon ancien employeur m’a fait perdre quelques milliers d’Euros et deux ans de procédure ;-)
Non, j’ai de l’aversion pour un métier qui consiste à prendre position dans un litige en fonction de la personne qui vous paye. Je trouve que c’est une sorte d’asservissement de l’intelligence.
Et je déteste entendre un gars payé pour me dire sur mon écran, avec une male assurance que des enregistrements à l’insu des enregistrés, n’ont pas eu lieu et, ensuite, alors que les enregistrements sont en ligne revenir affirmer que c’était le « pas à l’insu » qu’il fallait juste retenir. Ce qui ne semble pas plus avéré !
Ces gens qui n’ont aucun mandat politique, mais parlent au nom des politiques et mentent éhontément , dégoutent le citoyen de la parole publique.
Bien entendu je ne parle pas là de tous les avocats de la famille, de la propriété intellectuelle, du pénal, du droit rural… qui au quotidien démêlent les dossiers et même pas de tous les avocats des politiques car certains sont admirables.
Mais aujourd’hui d’entendre presque toute la profession s’élever, contre l’écoute d’un confrère mis en cause dans un trafic d’influence avec un membre de la cour de Cassation …
Ce qui caractérise cette affaire n’est pas l’écoute d’un avocat. C’est, sans préjugé de l’issu, l’extrême gravité d’une affaire où la cour de cassation est PEUT-ETRE espionnée par la PLAUSIBLE connivence de trois avocats.
Car, effectivement, le secret que vous demandez, vous avocats, conduirait, dans le cas présent, à une impunité totale puisque y compris Nicolas Sarkozy, homme politique et AVOCAT, ne pourrait plus, non plus, être écouté de par son métier !
Le privilège que vous défendez est non seulement antirépublicain mais il laisse penser, j’espère à tort, que pour vous le trafic d’influence n’est pas un problème, juste une méthode de travail, qu’il convient de pouvoir préserver dans le silence. Alors que c’est le mal qui ronge les états et plus encore les démocraties.
Je ne trouve pas, aujourd’hui, que ces protestations vous grandissent, laissons travailler la justice.
Pierre Kéliam