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La crise de 2008

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La crise de 2008

 

Un peu de mémoire : En 2008, nous sommes passés à un cheveu d’une catastrophe bancaire systémique mondiale. A titre personnel, et à rebours, je pense qu’on peut rendre hommage au G8, G20 et aux banques centrales pour le sang-froid dont ils ont fait preuve.

Cet hommage est sincère et sans arrière-pensée de ma part, car nous étions au bord du gouffre. Plus aucune banque ne prêtait à aucune autre, de peur de la voir faire faillite et de la suivre. Comme banque de particuliers, d’affaire et assurances sont complètement interconnecté, le risque était global.

 

Mais comment en sommes-nous arrivée là ?

 

Rappelez-vous : 2005-2007, les Etats Unis dépensent sans compter dans la 2ème guerre du golfe, les libéraux américains qui tiennent le pays et le trésor, font tourner la planche à billet, les taux directeurs baissent, l’économie chauffe.

L’immobilier américain forme une bulle. Comme les USA ont une économie basée sur le crédit à la consommation, garanti par la valeur de la maison, les banques prêtent à tour de bras et les américains dépensent.

C’est de la croissance et toute la planète vénère Alan Greensman, Directeur de la Reserve Fédéral, qui prouve par l’économie florissante et la croissance, le bien fondé du libéralisme et de la relance par l’endettement des ménages.

 

Mais dès 2006, les banques américaines savaient que l’immobilier était surcoté et que les foyers américains ne seraient plus solvables sur la valeur de leur maison.

Les montants qui allaient être perdus étaient tellement énormes que ce c’était la fin du libéralisme américain par ses banques.

Non, plutôt que de tirer la sonnette d'alarme et de tenter une sortie, elles ont trouvé une solution : la titrisation.

Elles ont transformé ces dettes de leurs clients en titre de bourse, leur ont accordé une note de placement sûr, et les ont vendus par milliards à la planète, au monde entier.

 

L’escroquerie (car c’est le nom de ce genre de pratique) tient jusqu’en 2008 et là, la vérité sur ces produits est révélée. Tout le système explose. Plus personne ne sait qui possède combien de ces actifs pourris dans ses bilans. Des banques petites et grosses annoncent leur faillite en chaine.

Le système inter-bancaire se paralyse, la seule solution est de faire tourner l’émission monétaire par les banques centrales. L’argent devient cher et rare, les entreprises peinent à se financer et les états sont appelés à contribution.

 

Par un mécanisme de propagation absolument claire, visible, logique, connu, l’explosion de la bulle immobilière américaine est passée aux banques, des banques aux banques centrales et des banques centrales aux états, et comment les Etats trouvent-ils leur moyens de financement ? Par la dette souveraine et par l’impôt.

Tous les libéraux un peu informés savent parfaitement parce qu’il l’ont vu, ce mécanisme. Ils ont eu très peurs, ont vu la faillibilité du système jusqu’en 2010-11 où la fin de la crise interbancaire a commencé à poindre, pour être remplacée par la crise des dettes souveraines.

 

Dès le vent du boulet passé, ils ont vite oublié et hurlé à la baisse des impôts qui ont pourtant sauvé le système.

 

La crise des dettes souveraines

 

 

A partir de 2009 alors que la crise du crédit était très forte, les banques se sont mises à regarder de plus près où étaient placés leurs fonds et ceux de leur client via, les assurances vies. Immédiatement, la Grèce est apparu comme le pays le plus risqué pour placer son argent (avec aussi, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et dans une très moindre mesure la France. Outre atlantique, le scénario a été similaire et certains états américains se sont déclarés en faillite, tandis que le trésor a dû rembourser des bons notamment aux Chinois qui avaient l’habitude de placer leurs excédents commerciaux en dette américaine, histoire d’être toujours honorés des commandes de la première économie mondiale.

Le diagnostic de la Grèce, était pourtant facile à faire depuis le début de l’Euro: jamais Eurostat, (l’Insee Européen) n’avait accepté de valider un seul des comptes de la Grèce, ils étaient toujours faux ! Et personne ne s’en est ému à Bruxelles parce que la Grèce était stratégiquement importante mais économiquement négligeable quasi nulle dans le PIB européen.

 

Le scénario Grec

 

Avant l’Euro, la Grèce faisait partie des états européens qui jouaient avec une monnaie faible, tout comme le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Belgique et … La France.

L’incurie en Grèce était très forte, avec un état de gauche ayant succédé à une dictature, resté ouvertement corrompu. Il négligeait les rentrées fiscales et le control. Des fortunes s'y faisaient et se cachaient en Suisse. Les dépenses d’armement (faites en France et en Allemagne) étaient beaucoup trop élevées et quand vraiment les choses allaient mal, la Drachme était dévaluées.

Avec l’Euro, les Grecs n’ont pas modifiés leur comportement, sauf que ne pouvant plus dévaluer, les déficits sont devenus de la dette souveraine, qui s’est cumulée.

 

Oui, cela rappelle aussi nos comportements Latin. Nous avons effectivement, nous aussi, changé de monnaie, sans changer de mode de fonctionnement et c’est bien une responsabilité politique de n'avoir pas su s'adapter à la nouvelle donne monétaire.

 

Mais en 2010, en Grèce, le scénario vire à la catastrophe. La réponse au problème était pourtant simple : il suffisait de réduire fortement le budget armement et armée, aller à la chasse aux fraudeurs fiscaux en se servant du poids Européens pour faire plier la Suisse, comme l’ont fait les américains, faire rentrer les recettes fiscales et prendre en charge avec un fond Européen, une partie de la dette énorme pour la Grèce, mais négligeable pour l’Europe pour alléger la charge en échange d’orthodoxie budgétaire.

Rien n’a été fait ainsi, la fraude fiscale est restée cachée, l’Allemagne s’est opposée de toutes ses forces à l’effacement partiel de la dette en usant de sa diplomatie, comme la France, pour que le budget armement ne baisse pas trop, et le FMI, La BCE et Bruxelles sur la base de calculs erronés, ont administré des coupes budgétaires qui ont mis à la rue des dizaines de milliers de fonctionnaires.

 

Pire, la BCE qui n’a statutairement pas le droit de faire du financement direct d’un pays, a refusé la mise en place d’une intermédiation bancaire européenne qui aurait permis de tenir les taux d’intérêts dans une fourchette acceptable pour les Grecs.

Résultat : la spéculation sur le refinancement Grec a été généralisée, les banques européennes, ont monté des prêts sur des taux usurier de 15, 17, 18 % en se finançant elle-même sur la base du taux directeur BCE historiquement bas à 1%, puis en revendant ces produits de prêt sur le second marché, où la BCE s’est porté acquéreuse de milliards d’Euros de titre.

 

En fait, on pourrait croire que la BCE, s’est servie de la crise Grec pour recapitaliser les banques Européennes et leur permettre d’aborder les mutations demandées au titre de la sécurisation des établissements.

 

En 2012, après un défaut de paiement de la grèce qui a paniqué les marchés, un fond de garanti abondé par les états, c’est-à-dire par la dette et l’impôt a été créé en échange de l’annulation d’une partie des dettes de la Grèce.

 

Malheureusement pour les Grecs, malgré tout cela, les calculs du FMI sur l’apurement des comptes étaient erronées, l’emballement des taux a complètement tari le bénéfice des efforts faits, la crise sociale et le chômage se sont aggravés, empêchant la rentrée d’impôt et aggravant la dette.

Spirale infernale qui n’a toujours pas trouvé d’issu aujourd’hui dans un pays Européen où la durée de vie diminue, où les hôpitaux ferment comme des écoles.

En 2013, la Grèce est classée pays émergeant.

Et comme les marchés sont calmés, l’Europe se désintéresse de ce petit pourcentage de son PIB.

PK

 

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